Le stress Oxydatif (1ère partie) - VITASOD

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Le stress Oxydatif (1ère partie)

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Notre équipe de jeunes reporters est repartie à la rencontre de passants pour recueillir leurs avis sur des notions dont tout le monde parle. Des notions complexes qui parfois, même si elles semblent être connues de tous, s’avèrent en réalité être maitrisées de manière très approximative. Et vous ! que répondriez-vous à ces questions ? Êtes-vous d’accord avec leurs réponses, avec leurs visions même ? 

Les micros-trottoirs terminés, nous demandons à des experts de bien vouloir réagir aux propos recueillis. Cette fois ci le sujet est : « Qu’est-ce que le Stress ? » C’est François Desbordes qui a bien voulu répondre à ces intervenants.

Retrouverez ci-dessous la retranscription de cette interview.
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Journaliste : Bonjour à tous, Aujourd'hui nous sommes avec François Desbordes au studio et nous allons parler du stress. La dernière fois c'était les compléments alimentaires. François Desbordes est revenu nous donner son avis et son expertise sur cette notion. François, êtes-vous prêts à nous en dire plus ?

François Desbordes : Eh bien oui, tout à fait. On va essayer d'éclaircir cette notion.

Journaliste : Alors, lançons la vidéo.

Question 1 – C’est quoi le stress ?

Intervenant 1 : Le stress est une surcharge d'inquiétude ou une surcharge de travail.

Intervenant 2 : Alors pour moi le stress, c'est un grand mot.

Intervenant 3 : C'est un état mental ou qui peut aussi être un état physique où on ne se sent pas bien, on a un truc qui nous tracasse.

Intervenant 4 : Alors pour moi, c'est vraiment un moment où on perd un peu l'équilibre à gérer des sentiments qu'on peut avoir, les réactions. Ça arrive un petit peu comme ça.

Intervenant 5 : Le stress c'est une sensation physique, c'est une émotion.

Intervenant 7 : Une forme de peur, une mauvaise sensation.

Intervenant 2 : C'est un peu comme une sorte d’adrénaline.

Intervenant 5 : C'est ce qui nous permet de faire face au danger.

Intervenant 2 : On entend parler du stress positif et du stress négatif, le stress qui va un peu paralyser les personnes et de stress qui vont un peu justement pousser les gens à se sur-passer. Le stress, c'est normal, on en a tous.

Intervenant 7 : On ne sait déjà pas comment l'évacuer, comment le gérer. Alors mettre des mots dessus, c'est compliqué aussi.

Réponse de François Desbordes

Journaliste : Alors François, c'est quoi le stress ? 

François Desbordes : Le stress, c'est une notion en fait que tout le monde a plus ou moins connaissance. Tout simplement parce que c'est une expérience du quotidien.

Mais ça reste quand même confus. Or, cette notion de stress, contrairement à ce qu'on peut croire, n'est pas née de la médecine, mais elle est née dans la métallurgie. Et je vais vous montrer ici. Voilà ce que cherchaient à faire les gens de la métallurgie quand ils prennent une pièce métallique, ils vont la soumettre à une contrainte et sous cette contrainte, la pièce métallique va réagir mais elle revient automatiquement à sa forme initiale. Et tant qu'elle revient à son équilibre, eh bien elle résiste à la pression, aux contraintes que on lui applique. Par contre, si on force cette contrainte ou si ces contraintes vont durer pendant très longtemps, et qu’elles sont répétées. Il va y avoir une déformation qui est la notion de stress. Donc la notion de stress est bien un changement de la structure et un déséquilibre qui s’installe.

Quand on applique cette notion de stress à la médecine, on s'aperçoit que l'organisme, dès qu'il est soumis à une contrainte, va réagir immédiatement et spontanément. Et la contrainte essentielle de l'être vivant, c'est la peur. Dès qu’une contrainte apparaît, un danger va apparaître ; soit un danger réel, soit un danger supposé. Mais que l'organisme prend pour un danger.

Il y a une réaction de l'organisme. Et cette réaction, on parle de décharge d'adrénaline, va faire en sorte que l'organisme s'adapte à ce danger qui arrive soit à le combattre, soit tout simplement à fuir. Alors ça va se traduire, bien entendu, et tout le monde connaît ça par une augmentation des battements cardiaques qui permet au sang de venir au niveau des muscles, dont on va avoir besoin pour se battre ou pour courir et partir.

Il va y avoir également une accélération de la respiration pour apporter de l'oxygène et une consommation très importante d'énergie. On est à ce moment-là adapté au combat ou adapté à la fuite. Lorsque le danger a disparu ou qu'on pense que le danger a disparu, tout redevient à la normale comme au départ. Les battements cardiaques diminuent, la respiration également diminue et il n'y a strictement aucun problème.

On peut recommencer ce scénario à chaque fois qu'un danger "potentiel" arrive. 

Là où ça ne va pas, c'est quand on a une contrainte violente ou des contraintes qui vont durer dans le temps. Et là ! c'est la notion donc fondamentale du stress, il va y avoir dans un deuxième temps, une réaction dans l’organisme et cette fois ci, ce n'est pas l'adrénaline qui va être exploité, mais c'est le cortisol.

Et le cortisol va entraîner à ce moment-là des troubles délétères. Voir par exemple l'esprit qui commence à être nébuleux. On n'arrive plus à réfléchir correctement, on commence à avoir de la fatigue, tout un cortège de symptômes qui apparaît, par exemple aussi, qui est très important. C'est une diminution de l'immunité au niveau de l'organisme. Le système immunitaire ne fonctionne plus très bien et on a des infections à répétition. 

Donc on voit là qu'on est quand même loin de la mise en état d'alerte due à l'adrénaline qui était précédente et qui apparaît tout de suite au bon moment. Et donc cette confusion, elle est constante, tout simplement parce qu'il y a eu une dérive depuis quand même, près de 90 ans que l'on a découvert cette notion.

Voilà ce qu’est le stress. C'est donc quelque chose de vraiment très différent de la mise en alerte. 

Journaliste : Oui, effectivement, maintenant que vous me l'avez expliqué, je vois un peu mieux.

François Desbordes : Je suis ravi. J'ai essayé de faire en sorte que les choses soient très claires.

C'est cette notion qui est importante, qui est à prendre en considération parce que sinon on utilise le même mot pour des tas de situations différentes. 

Journaliste : Ce que vous dites est qu'il ne faut pas confondre le stress avec quoi ?

François Desbordes : Ce que je constate, c'est que beaucoup de gens confondent effectivement la mise en alerte et le stress. Et dans la prise de parole des gens de vos micros-trottoirs que je viens de regarder, eh bien c'est très net, il y a une confusion. On voit que les intervenants ont bien l'expérience du stress, mais ne font pas la différence entre la mise en tension et les conséquences des contraintes qui s'imposent dans le temps. 

Journaliste : Bien, on va passer à la question 2 parce qu'elle est aussi importante je pense.

On lance la vidéo ?

Q2 : Comment le stress se manifeste ?

Intervenant 3 : Je dirais que c'est plutôt physique. Je vais être crispé. Je vais aussi penser à plein de choses en même temps.

Intervenant 2 : Le stress, c'est aussi lié un peu à l'anxiété, notamment pour troubles du sommeil, notamment si on est stressé d'une situation qui perdure.

Intervenant 5 : Ça nous serre la gorge, on respire plus vite.

Intervenant 4 : J'ai des frissons, des tremblements. J’ai un peu la voix qui vibre.

Intervenant 6 : Le stress, peut se répercuter de différentes manières, soit musculairement, la nervosité, etc.

Intervenant 2 : Le rythme cardiaque est plus important, peut être un manque de sommeil qui dure dans le temps.

Intervenant 7 : On ne s'en rend pas toujours compte. Parfois on est stressé sans même le savoir. C'est notre entourage qui nous le fait savoir, “Oh calme toi, tu es stressée” mais quand vraiment on le ressent, il y a comme une espèce de fourmillement, je dirais un peu dans les muscles, dans le ventre ou bien pour ceux qui sont en fumeurs, on va vouloir se venger en fumant une cigarette. Il y en a qui vont se ronger les ongles, mais généralement on ne reste pas sans rien faire.

Intervenant 5 : C'est quelque chose qu'on peut contrôler mais qui est instinctif et naturel.

Réponse de François Desbordes

Journaliste : Comment le stress se manifeste ? 

François Desbordes : Nous venons d’avoir l’avis de plusieurs personnes sur cette manifestation du stress. Et en fait, ce qu'il exprime essentiellement, c'est beaucoup plus cette notion d'alerte qu'on avait définis tout à l'heure et non pas cette notion de stress qui est due au changement.

On a quand même quelques prémices de symptômes de stress dont ils parlent, quelques comportements, etc. Mais je n'ai pas retrouvé de façon claire cette notion qui est la transformation et la déformation, de la perte d'équilibre, qui caractérisent le stress. 

Le stress va se manifester soit comme ça au début il y a quelques prémices de stress, mais bon, on ne peut pas dire réellement que la pièce est déformée et cassée.

Mais on sent bien quand même que bon est on est à la limite, il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps pour que ça revienne. Mais par contre, lorsque effectivement ça dure longtemps, là vont apparaître des symptômes, par exemple de comportement, des anxiétés, des agressivités. Ça peut être également mental. On n'arrive plus à travailler, on arrive plus à réfléchir.

Ça peut même aller à un moment donné, voir une dépression et pire le burn-out que l'on connaît. Le stress se traduit aussi bien sûr physiquement. Par exemple aux points des articulations, faites le mouvement dont on parlait tout à l’heure sur la pièce métallique et tout le monde comprend que l'on a des soucis. Mais on n'a pas beaucoup de gens qui parlent de ce stress physique.

On a plutôt tendance à penser que le stress est strictement mental. Ce n'est pas tout à fait vrai. Le stress, c'est aussi quelque chose qui est peut-être très physique, notamment chez les travailleurs, chez les sportifs qui font des tendinites entre autres. Ce stress peut exister également dans les bureaux. C'est pour cette raison que l'on met en place des fauteuils ergonomiques.

On utilise également de plus en plus les exosquelettes pour soulager les manifestations du stress qui entraîne notamment des douleurs physiques qui sont importantes. 

Sur le plan physiologique, c’est-à-dire à l'intérieur de l'organisme, c'est par exemple l'hypertension qui va se mettre en place, ce sont des troubles cardiaques, l'infarctus. Ce sont des troubles nerveux également avec des cailloux qui viennent boucher les artères.

Donc des transformations importantes au niveau de l'organisme, et finalement une perte d'équilibre puisque lorsqu'on est en bonne santé et que on est en état de bien être, ça c'est dû à l'équilibre aussi, l'équilibre intérieur. Tout ça avec le stress, ça risque d'être perdu. 

Journaliste : Merci pour ces précisions encore une fois et passons à la question numéro trois.

Q3 Qu’est-ce qui vous stress ?

Intervenant 1 : Pas grand-chose pour être honnête. Pas grand-chose, non.

Intervenant 5 : Ce qui me stresse en général, je dirais c'est l'inconnu. C'est la perspective de quelque chose qu'on maîtrise pas, qu’on ne contrôle pas.

Intervenant 1 : Non, non, non. J'ai appris, j'ai appris la patience, j'ai appris la sérénité.

Intervenant 2 : Les opportunités professionnelles ou ce genre de choses. C'est stressant parce qu'on va dans l'inconnu.

Intervenant 4 : C'est arrivé principalement au niveau de mes études, là c'était vraiment la période où j'avais le plus de mal à gérer mon stress. Mais oui pour moi, c’étaient plus ces moments-là.

Intervenant 5 : Ça peut être une nouvelle interaction, c'est à dire un entretien d'embauche, l'arrivée dans un environnement qu'on ne maîtrise pas, qui nous est inconnu.

Intervenant 6 : Ça peut être avant une prise de parole, ça peut être le rythme cardiaque qui s'accélère, mais sinon le stress chronique, c'est musculaire, surtout.

Intervenant 3 : Le travail, ça peut être stressant, être en retard, plein de choses de la vie quotidienne.

Intervenant 7 : Mes enfants ! mes enfants me stressent. Donc c'est pour ça que de la manière dont il va se traduire, c’est aussi par rapport à l'origine du stress ? On va se mettre à avoir peur, peur de louper le train, on va s’énervé parce que les enfants, le quotidien, ça peut être stressant et se ressentir par de l'énervement, ça peut être plein de choses différentes, dans le cadre du travail, d'avoir peur de louper un contrat...

Réponse de François Desbordes

Journaliste : Voilà. Donc comme vous avez vu François, il y a plusieurs personnes qui nous ont expliqué d'où leur venait, le stress, ce qui les stressaient. Et ça c'est intéressant en tout cas de voir les avis de toutes ces personnes. Mais qu'est-ce que vous avez à leur répondre ? 

François Desbordes : Les réponses qui ont été données, il y en a une qui m'a fait un petit peu sourire, c'est quand la personne a dit :  “moi il n’y a pas grand-chose qui me stresse !”.

Alors est ce que c'est possible ? Eh bien oui, c'est possible. C'est possible parce que face aux contraintes, à la peur, nous ne réagissons pas tous de la même façon. Et on a l'habitude de dire que nous n'avons pas tous le même fusible. Certains ont des très gros fusibles, ne réagissent pas, d'autres ont au contraire ont un fusible beaucoup plus fragile.

Donc c'est quelque chose de très personnel. Il y a même en pathologie des gens qui n'ont aucune réaction. Ça c'est un trouble en fait d'une partie du cerveau des amygdales. Ces gens-là n'ont peur de rien. Mais réellement ! C’est-à-dire, qu’ils n'ont pas peur du danger. Et donc il y a un camion qui leur fonce dessus. Ça ne leur a pas fait peur parce qu’ils ne ressentent rien. 

Donc on voit tout de suite que c'est extrêmement dangereux pour leur vie. Donc le fait d'avoir peur, de réagir, c'est un gage de survie. Et donc ce monsieur ne se vante pas, je peux le croire volontiers.

Celui qui a le mieux défini le stress. C'est tout de même Laborit qui en résumant rapidement sa pensée, dit que face au danger dont nous réagissons, nous nous adaptons, si nous ne pouvons pas nous bagarrer pour éliminer le danger, on a encore la possibilité de le fuir. Et dans les deux cas, on garde notre équilibre et le stress n'apparaît pas réellement.

Par contre, le stress va apparaître lorsque l'on a ce que lui appelle l'inhibition de l'action. L'inhibition de l’action c’est parce qu'on ne peut pas se battre. On ne peut pas non plus fuir par exemple. Et à ce moment-là, on ne fait rien. Sauf qu'en ne faisant rien, si on ne peut pas faire de mal aux autres, on peut encore se faire du mal à soi-même. Et on a ce qu'on appelle la somatisation, c'est à dire un dysfonctionnement de l'organisme.

Alors là, il y a une gamme infinie de dysfonctionnements. Tout le monde connaît :  “j'ai mal à l'estomac, j'ai mal au ventre.”. Ça peut être le burn out dont on en a déjà parlé, des troubles cardiaques. Il y a toute une panoplie en fait dites de somatisation, parce que c'est le seul moyen que l'on a d'essayer encore de subsister.

Retrouvez la suite de notre Interview dans une seconde Partie

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